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Entretien avec Latifa Labida : L'image de l'école changera au fur et à mesure que ses performances s'améliorent


La secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire affiche son optimisme quant à la mise en œuvre du plan d'urgence. Elle estime que seule l'action sur le terrain permettra d'atteindre les objectifs escomptés.

LE MATIN : Au-delà des chiffres, quelle évaluation faites-vous de la première année de mise en œuvre du Plan d'Urgence ?

LATIFA LABIDA : Il serait difficile de mettre de côté les chiffres qui permettent de mesurer les progrès réalisés tant au niveau des intrants qu'au niveau des résultats. Au niveau des intrants on ne peut éviter de parler des 359 établissements scolaires créés et des 2500 salles réalisées en extension d'établissements existants, des 18 internats ouverts, des 8300 unités scolaires et 280 internats réhabilités ou encore du nombre de bénéficiaires des cantines scolaires qui a augmenté de 15 % au primaire et de 24% au collège, celui des internes qui a augmenté de 6%, le nombre de bénéficiaires de l'initiative royale 1 million de cartables qui a été multiplié par 3 ou encore le nombre de familles bénéficiaires du programme Tayssir des transferts monétaires conditionnés qui a été multiplié par 3,4 également. Au niveau des résultats, il faut mentionner l'augmentation des élèves scolarisés de 2,35%, alors que ce taux ne dépassait guère le 1% au cours des 5 dernières années.
Il ya également l'augmentation remarquable du nombre des nouveaux inscrits qui a atteint le taux de 16%. L'amélioration des taux de scolarisation par tranche d'âge de 3,5 points pour 6-11 ans, et 2 points pour 12-14, ans et 2 points pour les 15-17ans, ou encore la baisse des taux de déperdition scolaire dans les 3 cycles de 2 points en moyenne. Il ya aussi l'amélioration des taux de réussite au baccalauréat de 6 points et l'augmentation de la proportion des élèves orientés vers les branches scientifiques et techniques de 3 points. Ces données chiffrées renseignent sur les efforts soutenus réalisés par l'ensemble des acteurs mais aussi par nos partenaires. Il est important de saluer ces efforts et d'enregistrer les résultats engrangés qui sont pour nous, en tout cas, très encourageants. Maintenant, au-delà des chiffres, il ya l'impact du plan d'urgence sur la rénovation des modes de fonctionnement du ministère.

Ceci est d'une importance capitale. Comme vous le savez, le plan d'urgence a opté pour la méthode de gestion par projet. Pour chacun des 25 projets, nous connaissons aujourd'hui les résultats attendus, année par année, et au terme du plan d'urgence, les actions à entreprendre, les délais de réalisation, les ressources nécessaires et le responsable du projet et ce aux niveaux provincial, régional et central. Ce travail de planification qui couvre toute la période du plan d'urgence a été très laborieux mais il a permis de donner de la visibilité aux acteurs. Dans le même temps, un dispositif de suivi et d'évaluation avec indicateurs, et système de reporting, a également été mis en place et nous a permis d'évaluer, en juillet dernier, les performances de chacune des 16 académies régionales d'éducation et de formation et naturellement les performances de tout le système.

Cela signifie-t-il que les problèmes de la gouvernance du système sont définitivement réglés ?

Les changements en cours remettent en cause en profondeur la culture de gestion du ministère. De ce fait, ils s'inscrivent dans la durée. Ils passent inévitablement par des phases d'apprentissage et d'appropriation qui nécessitent un investissement lourd en formation et en accompagnement, ceci est également inscrit dans le plan d'urgence. En tout état de cause, les bases du processus vertueux d'amélioration continue des performances sont posées.

Qu'en est-il de l'amélioration de la qualité des apprentissages qui est toujours pointée du doigt ? Est-elle à l'ordre du jour ?

Bien sûr que c'est à l'ordre du jour. La généralisation de l'enseignement n'est pas réalisable en l'absence d'une bonne qualité des apprentissages, car beaucoup d'élèves abandonnent l'école, dès le cycle primaire parce qu'ils sont en situation d'échec scolaire. Ceci explique en grande partie l'hémorragie que connait le système. Mais voyons d'abord ce qui contribue à la qualité de l'éducation. Schématiquement, ce qui fait la qualité de l'éducation, c'est la qualité du triptique Ressources/ processus/ environnement. La qualité des ressources renvoie aux programmes, aux outils didactiques, aux espaces d'enseignement et aux enseignants qui doivent être bien formés, bien encadrés et suffisamment motivés. La qualité des processus renvoie aux méthodes d'enseignement et d'évaluation des apprentissages. Quant à la qualité de l'environnement, elle renvoie au climat de collaboration indispensable à la réussite de l'acte pédagogique. La collaboration entre les enseignants, une administration pédagogique qui facilite la coopération et l'innovation et un environnement externe attentif et actif sont autant d'éléments indispensables à la qualité de l'acte pédagogique. Voilà, en gros, les déterminants de la qualité en éducation. Si vous parcourez le plan d'urgence, vous verrez que toutes ces dimensions sont prises en charge au niveau des différents projets.

Mais les enseignants estiment que la formation qu'ils reçoivent n'est pas suffisante ?

Il est bien évident qu'on ne peut pas répondre aux besoins des enseignants en une année ou deux. La norme que nous avons adoptée est celle qui a été édictée par la Charte nationale d'éducation et de formation, à savoir 30 heures de formation par an. Il faut rappeler qu'avant 2006, la formation continue était quasiment absente du ministère et de son budget. En 2006 et 2007 nous avons consacré un budget annuel de 100 millions de DH à cette fonction et à partir de 2009, avec le démarrage du plan d'urgence, le Budget a été porté à 500 millions de DH par an. C'est dire l'importance que nous accordons à la formation continue. Maintenant, et malgré les efforts des différentes académies régionales pour l'organisation de ces formations dans de bonnes conditions, il reste encore beaucoup à faire sur le plan de l'ingénierie et nous y travaillons.

Comment comptez-vous changer l'image tant décriée de l'école aux yeux des parents ?

On ne peut pas changer l'image sans changer la situation réelle. L'image de l'école changera au fur et à mesure que ses performances s'améliorent. D'après les multiples témoignages que nous avons pu collecter sur le terrain, le changement commence déjà à être perceptible par les parents et les élèves et la confiance est en train de revenir aux usagers comme aux acteurs.

Qu'en est-il du secteur privé d'éducation, joue-t-il le rôle que vous en attendez ?

Le secteur privé joue un rôle de plus en plus important dans la mise à disposition de l'offre d'enseignement scolaire. Il a connu une importante expansion au cours de la dernière décennie. Sa contribution est passée de 4% au début de la décennie à près de 10% aujourd'hui.Nous sommes appelés à mettre en œuvre une vraie stratégie de promotion et d'accompagnement du secteur dans les régions où cette offre n'est pas suffisamment développée. Nous allons nous y atteler dés cette année scolaire.

Revenons au secteur public et voyons comment se présente la situation sociale avec la rentrée scolaire ?

Vous savez, nous sommes en contact permanent avec nos partenaires sociaux et nous travaillons ensemble à l'amélioration des conditions de vie et de travail du personnel du ministère. Nous avons pu obtenir de nombreux avantages au cours des 10 dernières années et nous continuons à œuvrer pour l'amélioration du statut social du personnel de l'enseignement. Le plan d'urgence privilégie le développement professionnel par la formation et l'encadrement, une plus grande implication dans le choix et le déploiement des mesures d'amélioration de la qualité de l'enseignement, l'amélioration des conditions de travail et la lutte contre les obstacles liés à l'exercice de la fonction dans les zones difficiles (logement / transport, etc.)

Mais vous avez beaucoup de problèmes avec les mutations et le rapprochement des conjoints…
Nous sommes le ministère qui gère la plus grosse machine de mobilité dans la fonction publique. Nous traitons plus de 70 000 demandes annuellement. Nous commençons en janvier et nous terminons à la veille de la rentrée. Près de 10 000 cadres toutes catégories confondues changent de poste de travail. Nous avons un système informatique qui opère les mutations et les permutations en accordant la priorité absolue aux rapprochements des conjoints. Maintenant les possibilités de mutation sont liées à l'existence des postes vacants dans la commune ou l'établissement demandé.
On ne peut pas muter des agents vers des localités ou il n'ya pas de besoins. En période de pénurie de ressources et de croissance des besoins, notamment dans les zones rurales, l'équation devient très difficile à résoudre.

Après le bilan d'étape de la première année du plan d'urgence, êtes-vous optimiste par rapport à la réalisation des objectifs à l'horizon 2012 ?

Bien sûr que je suis optimiste. Mais l'optimisme ne suffit pas. Je sais qu'il n'ya pas de solutions miracles et je crois aux vertus du travail et de l'effort quotidien.Je voudrais à ce propos évoquer une belle phrase que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a prononcée trois fois dans le discours d'ouverture de la huitième législature : «La différence entre la réalité et l'espoir, c'est le travail».

Alors, quelles sont les perspectives cette année ?

Maintenir le cap fixé par le plan d'urgence et poursuivre la mise en œuvre de ses différents projets avec l'exigence de passer à la vitesse supérieure quant à la cadence d'exécution ; continuer à recentrer les efforts sur les établissements scolaires pour améliorer le climat et les conditions de travail des enseignants et des élèves ; investir davantage sur le développement des capacités des ressources humaines pour en faire des acteurs du changement et travailler sur une plus grande mobilisation de la société autour de l'école.

Source"LeMatin".

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